Alors que le rêve de devenir chirurgien avait toujours été ancré en lui, Stéphane Berdah, jeune interne des Hôpitaux de Paris, n’avait pas connaissance de l’existence d’une chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique (CPRE). C’est presque par hasard, lors de sa première année d’internat, qu’il découvre, dans un service hospitalier voisin du sien, cette discipline qui provoque en lui un vrai coup de foudre.
Les finalités, les principes, le raisonnement qu’elle implique correspondent à 100% à l’idée qu’il se fait de la chirurgie. Il ne lui en faut pas plus pour s’orienter vers cette spécialité. Pour se former puis se perfectionner, il fait le tour de tous les grands services parisiens : l’Hôpital Necker puis Saint-Louis et enfin Créteil. C’est également dans un service de chirurgie plastique et reconstructrice, à l’Hôpital d’instruction des armées Bégin, qu’il effectue son service militaire, « une extraordinaire année de formation » pour lui.
À l’issue de son internat, Stéphane Berdah devient chef de clinique à l’Hôpital Necker, où il pratique la chirurgie réparatrice auprès d’enfants. Puis il s’installe dans un établissement de pointe, l’hôpital privé Jacques Cartier à Massy, avec l’idée de démocratiser l’accès à la chirurgie plastique. Face à une importante demande, il veut être un praticien de proximité et à l’écoute. Très vite, le bouche à oreille fonctionne. Conforté dans son choix, le Dr Berdah consulte également à Paris, pour faciliter l’accès à ses services aux patients qui viennent de loin. Loin du mercantilisme, et guidé par l’éthique, il prône le naturel, une chirurgie qui gomme les défauts, pour se sentir soi-même, avoir confiance en soi, et tourner le dos à ses complexes.
Chirurgien spécialisé en chirurgie plastique, esthétique et reconstructive, ancien interne puis chef de clinique assistant des Hôpitaux de Paris, le Dr Stéphane Berdah donne sa vision de son métier, qu’il pratique depuis 22 ans auprès de ses patients.
Elle se crée tout simplement par la consultation, qui est l’élément essentiel de cette relation. Cette dernière se construit pas à pas. Pour cela, il est important de faire abstraction du temps. Pour moi, cela passe par des choses très simples : prendre le temps d’écouter et de comprendre la demande du patient ou de la patiente, prendre le temps d’expliquer, de montrer des exemples de cas comparables à celui de la personne que je reçois, de reformuler si nécessaire. Il faut d’ailleurs avoir en tête qu’une intervention nécessite au préalable non pas une consultation unique, mais plusieurs rendez-vous.
Il y a d’abord cette première consultation de prise de contact. Mon objectif, à ce moment-là, est de placer le patient au centre de toute cette démarche. Lors de cette visite, je prends connaissance de son problème, j’essaye de cerner ses attentes et je l’examine. Prendre le temps de cet examen clinique avant de proposer une solution thérapeutique, est primordial. Parfois il n’y a pas de solution thérapeutique, et je dois le faire comprendre au patient. Là aussi, j’y consacre le temps nécessaire. Et d’une manière générale, il est plus long de dire non que de dire oui ! Si l’on s’oriente vers une intervention, je détaille en quoi consiste l’opération, je m’assure qu’il a bien compris, je réponds à ses questions et je lui remets une fiche qui contient toutes les informations utiles à sa bonne compréhension de l’intervention, de ses risques et de ses suites. Il est également de mon devoir d’évoquer les limites d’une chirurgie. C’est sur cette base que le patient réfléchit. Il faut lui laisser ce temps de réflexion, et la possibilité de formuler toutes les questions qui le préoccupent. Généralement, elles surviennent au fil de l’eau.
Exactement, mais c’est toujours le patient qui me recontacte pour cela. Ce n’est pas moi qui le relance. Cette deuxième consultation permet une nouvelle fois d’expliquer l’opération. Le patient peut me faire part de toutes ses interrogations ou sujets d’inquiétude. J’y réponds le plus précisément possible, puis nous organisons l’intervention d’une manière pratique. Souvent je le revois une nouvelle fois avant le jour J, je l’écoute, je le rassure. Il est physiologique d’être angoissé avant une telle opération. Mon rôle est de l’accompagner vers l’intervention. Et ce suivi se poursuit en post-opératoire : je le reçois souvent, autant de fois que nécessaire, je suis disponible.
En effet, je suis profondément dans le réel, dans le naturel, surtout pas dans la caricature. Les patients sont des gens normaux qui veulent, certes, corriger un défaut, mais surtout, et avant tout, rester, eux-mêmes. Je pars également du principe que le patient est un tout. Cela peut paraître idiot, mais je ne traite pas seulement un « défaut » ou un « problème ». Le patient présente des antécédents médicaux, qu’il faut analyser, des problèmes de santé à prendre en considération, parfois des contre-indications, qu’il faut savoir évaluer. D’où l’importance de la consultation, qui permet d’aborder tous ces aspects. Et je tiens à préciser une chose, qui peut-être ne va pas de soi, mais qui me tient à cœur : la chirurgie esthétique et plastique, cela reste de la médecine. Ce n’est pas futile. En opérant mes patients, je pratique un acte thérapeutique, je les soigne.