- Médecine esthétique
- Injection de toxine botulique
La toxine botulique, ou « botox », est une toxine sécrétée par un germe, le clostridium botulinum, dont la bactérie est responsable du botulisme. Le botulisme est une infection alimentaire qui peut survenir lors de la consommation de conserves mal stérilisées, entraînant des paralysies musculaires.
A l’usage, il s’est avéré qu’utilisée à très faible dose, la toxine botulique possède une propriété esthétique : en agissant sur la plaque neurale, c’est-à-dire la jonction entre le tissu nerveux et le muscle, elle est capable de relâcher ce dernier, et ainsi gommer certaines rides.
L’utilisation de la toxine botulique a d’abord été à visée médicale, par exemple pour le traitement des strabismes de l’enfant ou de l’hypertonie spastique dans les troubles neurologiques.
C’est à partir des années 1980 que son utilisation s’est progressivement étendue, notamment au Canada puis aux Etats unis, pour corriger les rides d’origine musculaire, traitement autorisé en France dans cette indication à partir de 2003.
Certaines rides du visage sont en effet causées par une hypertonie musculaire, souvent inconsciente. Au niveau du front, de la zone inter-sourcilière, de la patte d’oie ou encore du dos du nez, la peau s’insère directement sur le muscle. Sa contraction entraîne l’apparition de plis verticaux, horizontaux ou obliques, selon l’orientation du muscle, responsables de rides.
Le relâchement musculaire par injection de toxine permet de les estomper et de donner un aspect moins tourmenté.
Le chirurgien s’appuie sur sa connaissance des muscles du visage, de leur anatomie descriptive et fonctionnelle, mais aussi des balances musculaires entre muscles agonistes et antagonistes, pour déterminer les meilleurs points d’injection et obtenir ainsi un relâchement naturel et harmonieux.
L’objectif de la consultation est d’évaluer la gêne ressentie par le ou la patiente, d’expliquer les origines de ce phénomène et de proposer une solution harmonieuse et sûre. L’examen permet notamment de repérer les rides d’origine musculaire.
Après la phase d’analyse, et en l’absence de contre-indication, l’injection de toxine botulique peut être pratiquée durant la consultation. Le chirurgien a le choix entre trois types de toxines botuliques, dont chacune a ses avantages propres. Après préparation du produit à l’aide de sérum physiologique, il réalise une série de micro-injections avec des aiguilles de très petite taille, sur les points musculaires hypertoniques.
Le résultat n’est pas immédiat, le relâchement du muscle pouvant prendre une quinzaine de jours. Il faut compter entre 15 jours et trois semaines pour un résultat définitif. Il est admis qu’au fur et à mesure du temps, les muscles qui ne servent pas se relâchent. C’est pour cela que l’on considère que l’efficacité du botox est meilleure avec le temps. A noter toutefois : son action est réversible et sa durée varie de quatre à huit mois.
Comme avec tous les gestes thérapeutiques, des petits désagréments sont susceptibles de survenir. Il peut s’agir d’une migraine dite de « relâchement », d’ecchymoses au point de ponction et, plus rarement, de cas d’asymétrie, qui peuvent nécessiter une correction.
C’est pour cela que, lors de la première injection, je conseille à mes patients de revenir en consultation au bout de trois semaines, pour juger du résultat.
Les complications et les risques des injections de toxine botuliques sont décrits dans la fiche d’information de la Société française de chirurgie plastique et réparatrice.